Citations – Société

« Les dictionnaires Le Robert ont décidé hier vendredi de retirer de la vente les quelque 3000 exemplaires en circulation du Dictionnaire des synonymes et contraires, de Henri Bertaud du Chazaud.
Cette décision intervient après la protestation de Jean Kahn, président du Consistoire israélite central, scandalisé que « l’on puisse trouver à propos des mots avare et avarice, les synonymes juif, youpin, youtre. »

Antoine de Gaudemar, journaliste,
Article dans Libération, 11 novembre 1995.

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« HÂBLEUR, -EUSE, adj. et subst.
Synon. baratineur, Bordelais, charlatan, Gascon, fanfaron, imposteur, Marseillais, matamore, Méridional, menteur, vantard. »

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales – CNRS,
Synonymo.fr, 2018.

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« Malgré l’existence d’une importante législation anti-discrimination, les membres des communautés minoritaires en France sont victimes d’une véritable discrimination raciale, ancrée dans les mentalités et les institutions. »

Gay J. McDougall, experte indépendante mandatée par l’ONU,
Rapport sur les questions relatives aux minorités, 2007.

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« Il n’y a pas de minorités nationales en France. »

Jean-Luc Mélenchon, Député européen, Coprésident du Parti de Gauche,
Conférence de presse à Montpellier, 8 février 2012.

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« Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, les personnes appartenant à ces minorités ne peuvent être privées du droit d’avoir, en commun avec les autres membres de leur groupe, leur propre vie culturelle, de professer et de pratiquer leur propre religion, ou d’employer leur propre langue. »

Article 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ONU, 1966.

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« Le Gouvernement français déclare, compte tenu de l’article 2 de la Constitution de la République française, que l’article 27 n’a pas lieu de s’appliquer en ce qui concerne la République. »

Réserve à la ratification du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, 1980.

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« Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s’administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires. »

Préambule à la constitution de 1946, toujours en vigueur dans celle de 1958.

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« Le comité pour l’autodétermination de la Catalogne nord est menacé de dissolution par la justice pour atteinte à l’intégrité du territoire national. »

Laure Moysset, journaliste,
Article dans L’Indépendant, 4 mars 2015.

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« Par jugement rendu ce jour, le tribunal de grande instance de Perpignan vient de débouter l’Etat français  de  sa demande  de  dissolution  du  Comité  pour  l’Autodétermination  de  la  Catalogne Nord. […] Le  tribunal,  dans  ses  attendus,  a  estimé  que « l’organisation  d’une  consultation  est  une manifestation de l’exercice de la liberté d’expression. »

Communiqué de presse du Comité  pour  l’Autodétermination  de  la  Catalogne Nord,
28 avril 2016.

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«Un Gascon, candidat à un poste de guichetier dans une banque d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), a ainsi été éconduit en raison de son « accent trop rural« 

Michel Feltin-Pallas, journaliste,
Article dans l’Express, 05 avril 2018.

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«En raison de mon accent d’Agen, il m’a fallu attendre 60 ans avant d’être pris au sérieux. Je faisais rire ! J’ai même été rétrogradé d’un concours d’enseignement : le président du jury m’a expliqué que je n’étais « pas exploitable sur l’ensemble du territoire« 

Michel Serres, Philosophe, Académicien,
Cité dans un article de Michel Feltin-Pallas, L’Express, 05 avril 2018.

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« Dire à quelqu’un qu’il a « un accent », c’est non seulement le renvoyer à une altérité, mais également à un rapport normatif et hiérarchique implicite, puisque s’il a « un accent », c’est par rapport à quelqu’un (l’interlocuteur) qui n’en aurait pas. »

Médéric Gasquet-Cyrus, Sociolinguiste à l’Université d’Aix-Marseille,
La discrimination à l’accent en France: idéologies, discours et pratiques,
Article sur academia.edu, 2012.

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« Dans un pays aussi centralisé que la France, le rôle linguistique des élites, et aujourd’hui des notables de la capitale, est depuis longtemps considérable. »

Philippe Boula de Mareüil, chercheur en Linguistique au CNRS,
Les accents participent à la richesse de notre langue,
Interview par Jean-Baptiste de Montvalon sur le monde.fr, 2014.

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« Adieu les sudistes abrutis par leur soleil cuisant
Leur seul but dans la vie c’est la troisième mi-temps
Accueillant, soit disant
Pff, ils te baisent avec le sourire
Tu peux le voir à leur façon de conduire »

Aurélien Cotentin dit Orelsan, rappeur
Suicide social
Warner Chappell Music France, 2011.

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« Il est vrai que la classe politique parisienne, même si elle se fait élire dans le Calvados, n’a pas toujours été très tendre avec ceux qui ne s’expriment pas comme elle. Sur les bancs de l’Assemblée, nous, les députés du Sud, on nous appelait les pizzaïolos…»

Jean-Claude Gaudin, Maire de Marseille,
Article dans La Dépêche, 11 octobre 2004.

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« « Ton accent, c’est une véritable maladie ! » Voilà ce que m’a dit une charmante jeune femme lorsque, depuis mon Aude natale, je suis arrivé à Toulouse pour suivre mes études supérieures d’anglais. Pourtant, elle-même avait une pointe d’accent languedocien, mais il était moins marqué que le mien, car, à cette époque, je roulais les « r » et cela l’avait horrifiée. À Paris, aussi, alors que je suis devenu conservateur général du patrimoine, ma manière de parler provoquait des sourires, parfois bienveillants, parfois méprisants : ce sont des choses que l’on sent.»

Jean Clottes, archéologue, spécialiste de l’art préhistorique,
Cité dans un article de Michel Feltin-Pallas, l’Express, 05 avril 2018

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«Rejeter votre manière de parler, c’est rejeter votre personne. Il s’agit donc du même processus que celui qui consiste à pénaliser un individu en raison de son orientation sexuelle ou de sa nationalité.»

Philippe Blanchet, sociolinguiste,
Discriminations : combattre la glottophobie, Textuel, 2016.

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« En termes purement linguistiques, il est impossible de trancher entre langue et dialecte : la distinction est d’un autre ordre – sociolinguistique, politique, culturel, historique. Les linguistes aiment rapporter la boutade attribuée au Maréchal Lyautey : une langue, c’est un dialecte qui a une armée et une marine. »

Philippe Boula de Mareüil, chercheur en Linguistique au CNRS,
D’où viennent les accents régionaux, Le pommier, 2010.

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« Les autres (les langues régionales) sont des argots lourds et grossiers, sans syntaxe déterminée, parce que la langue est toujours le génie d’un peuple.»

Abbé Grégoire, député à la Constituante et Évêque du Loir et Cher,
Rapport sur la nécessité et les moyens d’anéantir le patois, et d’universaliser la langue française, 4 juin 1794.
Expurgé sur le site de l’Assemblée Nationale (!), in extenso sur occitanica.eu

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« Au Panthéon, l’abbé Grégoire, où les cendres reposent depuis une décision de François Mitterrand en 1989, se retourne dans sa tombe. Le défenseur de la langue française doit subir les avanies d’un François Hollande. Celui-ci vient d’annoncer son intention d’introduire dans la Constitution française la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. »

Florian Philippot, député européen, vice-président du Front National,
Communiqué de presse, 4 juin 2015.

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« La France s’en glorifie : elle serait LE pays des droits de l’homme. Cela ne l’empêche pas d’être l’un des États du Vieux-Continent à priver une partie de ses citoyens d’un droit élémentaire, celui de parler sa langue maternelle. Cette contradiction risque de perdurer puisque, ce mardi, le Sénat a rejeté par 180 voix contre 155 le projet de loi qui aurait permis de ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. A la différence de 25 autres nations européennes… »

Michel Feltin-Palas, journaliste
Article dans L’Express, 28 octobre 2015.

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« Les noms usités localement et produits soit sur le papier à en-tête, soit sur le timbre de la mairie, ne présentent aucun caractère officiel au sens légal de ce terme ; le nom de l’INSEE doit dans tous les cas être retenu, même s’il est considéré comme erroné par les autorités municipales. »

Charte de toponymie de l’Institut Géographique National, 2003.

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« Il y a le quidam qui venant de s’installer pour défricher une nouvelle terre et construire son habitation lui donne son nom, ou bien la baptise en fonction d’une caractéristique naturelle […] On trouve ensuite le pouvoir discrétionnaire du monarque qui par là même renforce son emprise territoriale et sa légitimité. Mais ce côté discrétionnaire n’est pas limité aux régimes monarchiques ou du moins, il est caractéristique des régimes autoritaires. »

Hervé Guillorel, Politologue, chercheur au CNRS
Onomastique, marqueurs identitaires et plurilinguisme. Les enjeux politiques de la toponymie et de l’anthroponymie
Article dans Droit et cultures, 8 janvier 2013.

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« I. Lorsqu’une région mentionnée à l’article 1er est constituée par regroupement de plusieurs régions : […]
3° Son nom et son chef-lieu définitifs sont fixés par décret en Conseil d’État pris avant le 1er octobre 2016, après avis du conseil régional de la région constituée. »

Loi n° 2015-29 du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral.

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« Monsieur le Préfet,
La création de nouvelles régions par le chapitre Ier de la loi n° 2015-29 du 16 janvier 2015 relative notamment à la délimitation des régions va entraîner leur dénomination. […]
L’article 2 de la Constitution implique que les dénominations officielles doivent utiliser des mots du français et non de langues régionales. »

Pierre Jaillard, Président de la Commission Nationale de Toponymie
Lettre aux Préfets de Région, 9 juin 2015.

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« Article 2.
La langue de la République est le français. »

Constitution française.

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« Article 2.
En vertu de l’article 6 de la Constitution et en harmonie avec les principes généraux établis par les organisations européennes et internationales, la République protège la langue et la culture des populations albanaise, catalane, germanique, grecque, slovène et croate, et de celles qui parlent le français, le franco-provençal, le frioulan, le ladin, l’occitan et le sarde. »

Loi du 15 décembre 1999 n°482
Législation italienne.